Les complices du Führer - Histoire du Second Conflit Mondial 59

Dans les coulisses du pouvoir hitlérien

Si le régime national-socialiste est incarné par son Führer, par l’intermédiaire du « culte du chef » proposé par le précédent du fascisme italien ; Hitler a eu besoin de s’appuyer sur une forme de vassalité afin de se maintenir au pouvoir. Ce lien presque « féodo-vassalique » qui s’est développé autour de lui et du projet d’état national-socialiste peut se diviser en deux parties distinctes ; l’une demeure l’armée qui voyait en lui celui qui personnifiait à la fois la revanche d’une Allemagne humiliée par le diktat de Versailles et le retour aux affaires d’un corps qui fut très fort sous l’ère wilhelminienne précédente ; l’autre demeure une « clique » d’aventuriers ou/et d’opportunistes – parfois talentueux, on pense au cas d’Albert Speer par exemple – qui sans Hitler n’aurait pas existé dans une Allemagne démocratique. Les cadres du parti sont ainsi, et dans une certaine mesure, comparables à des courtisans prêts à 
toutes les compromissions pour être reconnus par celui qui leur a permis d’exister socialement. Parallèlement, l’image d’un état nazi fort et centralisé est le  fruit de la propagande orchestrée par le parti lui-même sous la houlette du docteur Goebbels ; la réalité est bien plus cacophonique pour employer une expression de Johan Chapoutot. En effet, le nazisme s’apparente en réalité davantage à une polycratie au sens où il existe une multitude de pôles de décisions qui se concurrencent et parfois s’annihilent réciproquement. Cet éclatement de la décision politique la rend moins efficace et transforme un système  qui se veut holistique en une forme de féodalité. Le système est donc ainsi à la fois holistique au sens où chaque allemand est un compagnon de race plongé dans un destin commun, mais le parti est divisé en factions concurrentes, ce qui ralentit la prise de décision. Les différentes biographies choisies dans le  dossier qui suit illustrent parfaitement cet éclatement concurrentiel du pouvoir dont le point commun demeure la présence quasi messianique du Führer… Cette notion polycratique, associée à une forme de libéralisme sur le plan économique ainsi qu’au fait qu’au début du régime les Allemands de souche  pouvaient travailler  et se distraire librement, montre bien que contrairement aux affirmations des programmes scolaires, il existe des différences entre les totalitarismes nazis et soviétiques. Bonne Lecture, Claude Toupin & Philippe Ilial

LES ACTUS "EN BREF"
PROPAGANDA HITLER
DU « SAUVEUR » AU MONSTRE, LES 1 000 VISAGES DU FÜHRER

WILLY MESSERSCHMITT
UN INGÉNIEUR AÉRONAUTIQUE BRILLANT AU
SERVICE DU TROISIÈME REICH

YAKOVLEV /YAK-1 À YAK-9
LES AIGLES DE STALINE

LA LIGUE DES PATRIOTES
AUX SOURCES DU NATIONALISME
FRANÇAIS

LA GUERRE DES ATTOLS
LES ALLIÉS À LA RECONQUÊTE
DU PACIFIQUE

LA BATAILLE
DE BIR-HAKEIM PAR
LE CAPITAINE BRUNET
DE SAIRIGNÉ, MAI-JUIN 1942